"Marie Ziglioli est née au Portugal et vit en France depuis 37 ans.
Elle a longtemps vécu dans les Yvelines et vit désormais en Corse avec son mari et ses enfants. Auteur de 4 ouvrages : "La bestiole", "Mensonge et abandon", "La fuite" et "La rage vaincre" elle ne cesse d'écrire et de nous faire partager sa vie au travers de lignes parfois autobiographies et parfois romanesques.
La qualité de sa plume se fait de plus en plus remarquer, une auteur à suivre de très prés !" Editions Volpilière
Bonjour Yvonne, je réponds avec grand plaisir !
De quelle Région du Portugal sont originaires vos parents ?
Pouvez-vous nous parler en quelques lignes de cette région...
Ma mère était originaire do Minho (Vila Praia de Ancora) et mon père de Tras-os-Montes (Tuizelo, près de Vinhais). Je ne connais pas o Minho.
Tras os Montes j'y suis née aussi (en 1960) et y ai vécu 10 ans avant de venir en France. C'était une région agricole, à la frontière espagnole, plutôt pauvre.
Quel est votre attachement au Portugal et pourquoi ?
Je ne suis pas attachée au Portugal, je n'y ai plus de famille depuis de nombreuses années. Pendant très longtemps j'ai souffert d'être considérée comme portugaise, d'ailleurs à l'âge de 20 ans après le décès de ma mère j'ai demandé la nationalité française et j'ai fait franciser mon nom. J'ai voulu fermer une porte douloureuse, et j'ai réussi. Ensuite, après la naissance de ma fille aînée, mes souvenirs d'enfant sont remontés à la surface, et j'ai éprouvé le besoin de les explorer. J'ai alors commencé à écrire. J'ai mis 17 ans à aboutir, les larmes se mêlant souvent à l'encre. Lorsque mon livre fut édité, j'ai ressenti une libération intense, un bonheur indescriptible, comme si je venais de naître.
Pouvez-vous nous raconter un souvenir d'enfance lorsque vous étiez au Portugal ?
Mon livre s'appelle "Mensonge & Abandon" et en le lisant vous découvrirez tous mes souvenirs (galères) d'enfance...
Parlez-vous le Portugais couramment ? Est-ce une langue que vous aimez et maitrisez parfaitement et l'avez vous transmise à vos enfants ?
Je parle (mal) le portugais. Par manque de pratique. Mais lorsque je m'y mets, ma langue maternelle revient très vite ! Eu tenho a quarta classe... Finalement c'est une langue que j'aime, mais que je n'ai pas transmise à mes filles.
Vos parents et grands-parents ont ils immigré en France ? Savez-vous dans quelles conditions vos parents et grands-parents sont arrivés en France ?
Ma mère a émigré en France seule, mon père étant décédé et mes grand-parents aussi. Elle avait 4 enfants à élever et n'avait pas d'autre choix. Elle est arrivée à Versailles fin 1967, en nous laissant tous éparpillés au Portugal. Dès 1970 nous étions tous regroupés autour d'elle. C'était la femme la plus courageuse du monde, et la mère la plus aimante. Mon livre est un hommage que je lui rends.
Que savez-vous de l'émigration portugaise en France ? Parlez-nous de votre vécu … Vous sentez vous plus française ou portugaise ? Et pourquoi ?
Je sais que l'immigration portugaise en France fut importante dans les années 65-70. Je parle rarement de mon vécu, sauf dans les interviews. Je me sens beaucoup plus française que portugaise, par choix. La France m'a sauvé la vie, je lui en suis reconnaissante.
Si je vous dis 'le Portugal', à quoi pensez-vous ?
Si vous me dites "Portugal" je pense "alheiras", surtout à cette époque de l'année... J'adorerais aller passer Noël dans mon village, et faire griller "uma alheira " dans la cheminée de la maison de mon père où je suis née et dont on m'a chassée... ce qui est impossible car elle en ruine !
Aimeriez-vous vivre au Portugal ? Pourquoi ?
Non, je n'aimerais pas vivre au Portugal. Parce que je vis en Corse (l'île de beauté de mon mari) et que je m'y sens bien. J'aime ma vie de maintenant, celle que je me suis construite. J'ai été trop malheureuse au Portugal...
Si vous deviez clore ce questionnaire par quelques mots en portugais quels seraient-ils ? Quelques mots en portugais ? A minha mae morreu hà 32 anos, e tenho tantas saudades... Um abraço maezinha.
Merci Yvonne !
Merci à vous Marie !
Le blog de MARIE OLIVIER-ZIGLIOLI
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