MUTES, (César Barros Amorim) nasce em França, Margny Les Compiegne em 1976, regressa a Portugal em 1986. Pintor autodidacta, iniciou a sua carreira como pintor em finais dos anos 90, expõe com regularidade desde 2004. Mutes está representado em diversas colecções nacionais e estrangeiras, amante do Cubismo, trabalha a corrente pictórica (DES) Cubismo Contornismo e as suas inúmeras figuras mutantes e imaginárias numa explosão de cores e danças de estranhos movimentos.
- Na arte, procurar nada significa, o que importa é encontra-la, no seu lugar de liberdade entre o pintor e a tela, sua confidente...Na forma da consciência estética está a minha arte, a arte de pintar é apenas a arte de exprimir o invisível através do visível, tal como a pintura que nunca é prosa, é poesia que se escreve com versos de rima plástica. Na pintura tento racionalizar um conflito de emoções dentro de mim, mas mais importante do que a obra propriamente dita, é o que ela vai gerar dentro de cada um de vocês espectadores.
"48" décrit les 48 ans de la dictature de Salazar sur le Portugal et ses colonies à travers des archives photo des opposants arrêtés et torturés
Quel est le point de départ de ce film ?
J’ai d’abord fait le film Procès-Criminelle 141/53, un film sur les années de la dictature au Portugal. C’est à ce moment là que j’ai commencé à avoir un rapport avec les images d’archives et à m’intéresser à l’Estado Novo. Je suis entrée dans les archives de la police politique et j’y ai vu de grands albums d’identification des prisonniers politiques, ils contenaient uniquement des photos de casier judiciaire. Ces albums constituent une sorte de traité des passions humaines, de l’individu emprisonné : on y voit la peur, l’orgueil, le courage, la tristesse. Ces images m’ont beaucoup troublé. Elles sont le point de départ de Nature morte-Visages d’une dictature. J’ai eu l’idée de 48 pendant ce tournage.
Le récit des anciens détenus découle de l’impact provoqué par la découverte de leurs photos… Comment êtes vous entrée en contact avec ces personnes ? Ont-elles facilement accepté de redécouvrir ces photos, d’en parler ?
Pour filmer ces clichés je devais obtenir l’autorisation de tous les prisonniers, pour des questions de droit à l’image, ce qui me semble incroyable : car lorsque ce droit est appliqué à des photographies prises par la police politique d’une dictature, un effet pervers peut se produire, l’impossibilité de la divulgation des images elles-mêmes… J’étais donc obligée de parler avec chaque prisonnier, j’ai commencé à écouter leurs histoires. Certaines images en particulier m’ont donné envie de faire ce film : l’image de la jeune fille qui sourit, ou celle de l’homme chauve par exemple. On a vraiment besoin de leurs paroles pour comprendre le sens de ces images. Tout à coup, je me suis rendu compte que ces images avaient une histoire qu’on peut voir, comprendre, si on commence à fouiller. Alors, on arrive une autre vision de ce qui s’est passé pendant l’emprisonnement. C’est vrai que c’était difficile pour eux mais Nature Morte… a été très important car il a contribué à rendre visibles les prisonniers politiques portugais. Il y a une sorte d’oubli de la dictature, on a beaucoup de problèmes avec notre mémoire. Quand j’ai commencé 48 ils me connaissaient déjà très bien. Il y avait un rapport de confiance. Une des personnes du film a parlé pour la première fois de sa vie. Elle m’a dit qu’elle avait parlé dans 48 parce qu’elle avait beaucoup aimé Nature morte. D’autres personnes aussi m’ont raconté des choses qu’elles n’avaient encore jamais raconté à personne.
Quelle est la fonction de ce rythme de montage, particulièrement lent ?
Toute la démarche du film est là : montrer l’image et pouvoir la voir vraiment. Ces photos représentent le seul et unique moment où l’on peut entrer dans la prison et voir le détenu dans le cadre de son emprisonnement. Il y a un temps où le prisonnier regarde le bourreau. C’est tout cet ensemble qui compte, nous entrons dans un espace clos. Il y a aussi un vrai travail de montage sur la voix et sur le temps, sur les pauses, celles que les anciens prisonniers font lorsqu’ils réfléchissent, et celles que j’ai choisi de faire moi-même en les articulant avec le temps de l’image. C’était un travail très difficile : couper jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un mot, ce mot là exactement et pas un autre, raccourcir le discours des prisonniers de façon à ce qu’on puisse vraiment prêter attention aux mots prononcés, arriver à l’essentiel du discours. Pour avoir cette attention sur les paroles, il faut que ces mots puissent vivre dans le temps. Il y a aussi d’autres sonorités, des soupirs, des sons apparemment secondaires mais qui, dans ce film, sont primordiaux. L’espace cinématographique du film est créé par le son et par le silence. J’ai laissé la place au silence pour chaque prisonnier, on ne voit pas son visage actuel mais on écoute le son du corps, on a une appréhension plus sensorielle du corps. On sent vraiment une présence physique, puisque c’est aussi un film sur le corps.
Qu’est ce que ce film peut nous dire sur la société portugaise contemporaine ?
Le film nous parle de l’existence ou non de traces, d’archives, sur les photos des prisonniers africains par exemple. Où sont-elles aujourd’hui? Quel est notre rapport avec le passé ? Il y a eu une révolution mais certaines choses ont continué. Les agents de la police politique ont été réintégrés dans la société. Aujourd’hui on a encore des traces de la mentalité de la dictature. Il n’y a pas eu de vraie rupture. Aujourd’hui, le siège de la police politique est devenu un immeuble de luxe. Ce n’est pas un lieu de mémoire, un musée. Je pense que c’est vraiment symbolique de notre rapport à la mémoire de cette dictature. C’est donc cela l’autre démarche du film, opérer le croisement entre le passé et le présent. Ainsi se pose la question de la mémoire : elle est le passé mais elle s’inscrit dans notre présent.
Propos recueillis par Laetitia Antonietti pour le blog.cinemadureel.org
Auteur compositeur interprète chanteur et guitariste d’origine portugaise habitant en région parisienne dans les Yvelines. Né à Lisbonne en 1980, fils de parents divorcés, il vit son enfance avec ses grands parents au Portugal à Chaves, une ville situé au nord du pays pas très loin de la frontière avec l’Espagne. A l’âge de 14 ans, il part en France vivre avec sa mère émigrée dans les années 80, où il passe son adolescence. Il fait ses études au Lycée International de Saint Germain en Laye et il apprend à jouer de la guitare seul. A cette époque, il est influencé surtout par le rock alternatif, le grunge, le punk rock et le rock anglo-saxon. Il retourne au Portugal à Coimbra en 2000, pour faire ses études universitaires et Il est diplômé en 2005 comme enseignant primaire ! Pendant ce temps, il forme son premier groupe en 2002 dans lequel il chante et il joue de la basse ! Le groupe aura une durée de 4 ans ! Il retourne en France en 2006 pour exercer son métier actuel d’enseignant de langue portugaise. En 2007, avec une culture musicale plus élargie, il commence à composer ses chansons toujours influencé par le rock mais aussi la folk et la pop.
Aprés 6 ans d'écriture et composition musicale il l sort un premier EP acoustique autoproduit en 2013 nommé " Break Up The Walls" .Un an aprés il rentre en studio pour enregistrer son premier album "The Other Side " qui sort en novembre 2015 sur quelques plateformes d’écoute et téléchargement et avec lequel il débute réellement sa carrière musicale.
Il joue en solo, en duo et aussi en groupe. Avec ses musiciens, il a fait les quarts de finale du festival Emergenza en 2014 et il a été finaliste du tremplin Show Me What You Got en 2015. L'univers musical varie entre folk /rock n'roll /pop / rock alternatif. Les chansons expriment un mélange de sentiments par rapport au monde qui nous entoure en passant par l'amour, la tristesse, l’espoir, l’angoisse, la peur, la nostalgie la révolte, l'indignation, la liberté, le manque, le vide, toujours en recherche de quelque chose de nouveau et différent.
Comment un gamin de 14 ans affronte-t-il la mort prochaine, et redoutée, de son grand-père ? Pour son premier film après de nombreux courts-métrages primés dans les festivals, Joâo Salaviza, réalisateur portugais de 32 ans, ne choisit pas la facilité. Tout en évoquant la dilatation de l’espace et du temps (entre les derniers jours et le décès du malade) vécue par le garçon un été à Lisbonne, le jeune cinéaste suggère, par les partis-pris de cadrage et le refus du sentimentalisme, la solitude et la détresse adolescente dans une société en mal de repères. « Montanha, un adolescent à Lisbonne » met au jour les bouleversements intimes engendrés par la disparition imminente d’un proche, tout en se tenant au plus près des épreuves traversées par son jeune héros. Au-delà de l’expérience individuelle de son personnage, le talentueux Joâo Salaviza nous rend perceptibles le désarroi profond, et les ressources intimes, d’une génération en perdition, dans un pays d’Europe en grande difficulté, le Portugal.
Isolement silencieux, déni de la mort
Allongé sur le flanc, le dos nu dans la pénombre d’une chambre aux rideaux tirés, un garçon saisi dans son sommeil par une caméra attentive en un plan prolongé, dans la moiteur d’un matin paresseux. L‘injonction à se lever formulée par la mère, venue s’étendre à ses côtés, provoque un léger déplacement du corps et un mutisme durable. Quelques plans plus tard, l’enjeu se précise. Le grand-père de David va mourir mais l’enfant ne veut pas le voir, dans tous les sens du terme. Lorsqu’il accompagne sa mère, et sa petite sœur, dans l’établissement de soins où le malade est hospitalisé, il reste à la porte de la chambre et prend la ‘tangente’ dès qu’il le peut.
Nous comprenons assez vite que l’adolescent subit aussi les conséquences de l’éclatement de sa famille. Les parents, séparés depuis un certain temps, s’évitent systématiquement. Le père, venu dans l’appartement en l’absence de son ex-femme qui passe ses nuits auprès du mourant, s’autorise à questionner son fils sur la présence éventuelle d’un nouveau compagnon auprès de sa mère. Dans la semi-obscurité de la salle à manger où il ne veut pas partager le poulet rôti apporté, David repousse les marques d’affection d’un homme qu’il appelle par son prénom tout en refusant de répondre à son interrogation. Instinctivement, il sauve sans peau en laissant les adultes entre eux, les parents à leurs histoires de couple désuni, le père à sa défaillance, et le grand-père à sa fin prochaine. Café Pédagogique
« Montanha» un adolescent à Lisbonne , film de Joâo Salaviza-sortie mercredi 4 mai 2016
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