Maxime Gonçalves est un beau garçon à la démarche légère, poli, souriant
Je l'ai croisé dans les couloirs de la banque où je travaille, et j'ai appris qu'il était le fils d'une collègue et surtout qu'il était danseur.
(danse et finance drôle de mariage me direz-vous)
De là, j'ai compris d'où lui venait cette jolie démarche…j'ai eu envie de le connaître sur son versant danseur
Depuis quand as-tu cette passion pour la danse ?
Je n’ai pas toujours eu cette passion pour la danse du moins je ne pense pas. J’ai testé beaucoup de loisirs avant : natation, judo, football, basket … et enfin je m’inscris à la danse. C’est une passion que j’ai vu apparaître au fur et à mesure de mes premières années de danse.
Dansais-tu enfant ?
J’ai commencé la danse à l’âge de mes 9 ans. J’ai tout d’abord débuté par une année de moderne jazz à cause d’une amie qui m’a embarqué là-dedans et qu’aujourd’hui je remercie pour ça, alors que je voulais faire du Hip-Hop. Finalement je me suis laissé prendre au jeu. L’année d’après je décide de rajouter le Hip-Hop tout en conservant le moderne jazz et jusqu’à aujourd’hui ces deux disciplines m’ont suivi chaque année.
Quand tu as annoncé à tes parents que tu voulais être danseur, comment ont-ils réagi ?
J’ai toujours eu des parents qui m’ont soutenu et suivi dans les choix que j’ai faits. Au début bien sûr ils ont eu peur, ce qui est normal. Ils m’ont tout d’abord demandé de quand même passer un diplôme « normal » avant de passer les auditions pour intégrer une école de danse. Après avoir obtenu mon BAC S j’ai donc intégré une FAC de biologie, je me suis très vite rendu compte que ce n’était pas fait pour moi et surtout que ce n’était pas ce que je voulais. Je ne faisais que penser au fait d’intégrer une école de danse. J’ai donc arrêté la FAC au bout de 4 mois et mes parents m’ont donc suggéré de passer directement les prochaines auditions.
Parles-nous en quelques mots de ta passion...
Je ne peux que dire en très bref que ma passion c’est tout pour moi et que s’il n’y avait pas ça je n’ai pas la moindre idée de ce que j’aurais pu faire d’autre.
Je sais que tu vas enseigner la danse à la rentrée, comment appréhendes-tu cela...
Je me sens plutôt confiant pour la rentrée, je vais enfin entrer dans le vif du sujet ! J’appréhende tout de même un tout petit peu, savoir danser est une chose mais enseigner en est une autre. Mais la pédagogie s’apprendra sur le tas et puis il n’y a aucune raison que ça se passe mal.
Quand on me parle d'école de Danse je pense à 'Fame' (très cliché je sais)
Alors aux USA peut-être, mais en France oublions tous nos films de danse préférés J J’ai passé deux ans à l’école de danse. La première année c’est très bien passé malgré le fait que c’était très dur et très strict. Tenue académique obligatoire notamment, mais malgré quelque petit coup au moral j’ai adoré passer cette année-là. En revanche la deuxième fut horrible. De septembre jusqu’en janvier tout s’est très bien déroulé comme la première année, mais en février je pars pour mon premier voyage à Los Angeles pour prendre des cours de danse pendant les vacances scolaires. Au retour ce fut un vrai choc, j’avais l’impression que l’on me bloquait et que je ne pouvais pas m’exprimer comme je le voulais. Je finis donc ma deuxième année tout de même mais péniblement.
Parles-nous de ton année aux US... (2016)
L’année 2016 a été la plus dingue que j’ai passée jusqu’à aujourd’hui !! J’ai tout d’abord passé deux semaines a Los Angeles en février puis deux semaines à New York en Avril pour tout d’abord découvrir la danse là-bas et pour pouvoir faire une comparaison entre les différentes écoles de chaque ville et ainsi déterminer dans laquelle j’allais décider de partir plus longtemps. Le score fut sans appel, je suis parti ensuite en octobre 3 mois à Los Angeles ! La danse là-bas est vécue tellement différemment qu’en France. Les écoles dans lesquelles j’ai dansé nous faisaient certes travailler un peu de technique mais avant tout on nous demandait de se laisser transporter par la musique sans réfléchir et d’exprimer ce que l’on avait en nous. J’ai adoré cette mentalité et cette ouverture d’esprit que l’on ne retrouve pas toujours en France. C’est pour ces raisons que je décide d’y retourner en octobre prochain.
Est-ce facile en France d'en faire son métier...
La question est compliquée car tout dépend de ce que l’on veut faire dans le milieu. Si l’on veut devenir danseur et travailler dans des compagnies ou encore pour des comédies musicales le chemin sera long et pénible car les critères de sélection sont très stricts et le niveau peut être très élevé, mais comme on le dit souvent quand on veut on peut-il faut s’en donner les moyens et travailler dur. Si au contraire on décide de s’orienter vers l’enseignement, les choses seront plus accessibles. La difficulté deviendra alors juste la même que pour trouver un métier comme les autres. Cependant même en étant prof, il y a des possibilités d’évoluer et de gravir les échelons.
Tu as des origines portugaises tout comme moi, être danseur dans une famille portugaise comment cela est-il perçu ?
Comme je l’ai dit dans une précédente question, par rapport à mes parents ou même à mon frère ça n’a pas du tout été mal perçu au contraire. Ce n’est pas le cas de toute ma famille dont la majorité n’est pas très ouverte d’esprit et ne comprend pas que l’on ne puisse pas faire autre chose qu’un métier « normal ».
Au fait, quelle danse pratiques-tu ?
En étant à l’école de danse, j’ai appris à m’intéresser à une grande majorité de styles de danse et à les pratiquer. J’ai cependant décidé au gré de mes voyages de me spécialiser et me perfectionner dans le Hip Hop et le contemporain « L.A Style ». Ces deux styles de danse existent en France bien évidemment, mais à Los Angeles chacun deux est tellement différent dans la manière de les aborder, que ce soit au niveau de la musicalité, comme du ressenti.
Quels sont tes projets ? Où peut-on suivre tes cours et où peut on te voir danser ?
Pour l’instant à partir de la rentrée je vais donc donner des cours à Savigny-sur-Orge dans l’association SFD ainsi qu’à Choisy le Roi dans l’école Art Is Live Studio. Si au cours de l’année un casting intéressant se présente pourquoi ne pas le tenter mais pour l’instant j’ai choisi la voie de l’enseignement car j’ai vraiment envie de transmettre aux personnes qui prendront mes cours tout ce que j’ai acquis et tout le bagage que j’amène de Los Angeles.
Photos Maria-Yvonne Frutuoso
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