« L’exposition ‘La Petite Fille de l’Immigrée’ (installation, photographies et documents vidéo) conçue par Elsa Pereira est présentée du 5 au 16 septembre, à l’Espace Malraux, à Joué-Lès-Tours (38).
«Au mois de juin de l’année dernière, j’ai rendu visite à ma grand mère. Elle habitait dans un petit patelin à côté de Bourges. Nous parlions ensemble et il m’a sauté aux yeux, pour la première fois, qu’elle ne parlait que portugais. Elle avait oublié le français» écrit Elsa Pereira. «Elle était redevenue portugaise. En une fraction de seconde, j’ai eu peur de la perdre et de ne pas l’avoir connue vraiment. J’ai eu peur de n’avoir jamais connu son histoire». C’est pour cette raison qu’Elsa Pereira a décidé de «lui parler intimement. Je lui ai demandé s’il était possible que je revienne quelques jours chez elle, à l’automne, pour que nous parlions un peu ensemble.
Elle ne m’a pas répondu franchement, mais elle n’était pas contre». Elsa Pereira est revenu au mois d’octobre. «J’ai passé trois jours chez elle, avec elle et elle m’a raconté son voyage, son arrivée en France et la vie difficile au cul des vaches ici dans le Berry. En partant, émue aux larmes, je lui promis de faire un spectacle sur nos deux vies, il s’appellerait ‘La Petite Fille de l’Immigrée’, elle m’a souri perplexe, je suis partie revigorée et heureuse».
La grand-mère d’Elsa Pereira est morte deux mois plus tard, la nuit de Noël. «J’ai appris que je n’avais pas de temps. La fragilité et l’imprévisibilité de la vie m’avaient fait signe» explique la comédienne. «C’est donc avec urgence que j’ai commencé à contacter d’autres grands-mères portugaises venues en France, puis d’autres grands-pères puis ensuite d’autres petits-enfants. Et le projet de ‘La Petite Fille de l’Immigrée’ était né».
Pour pouvoir être libre de se déplacer, partout, tout le temps, pendant un an, Elsa Pereira a choisi d’utiliser le matériel qu’elle avait chez elle: son portable, une petite caméra, un pied de caméra, un micro et son appareil photo.
Cette exposition n'est pas la retranscription d'un travail sociologique mais «une rêverie intime en mémoire de ma grand mère portugaise».
Le spectacle, quand à lui, sera présenté les 23 et 24 février à l’Espace Malraux, à Joué-Lès-Tours. » article extrait du LUSOJORNAL
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