Elle a quitté le Portugal à 19 ans, avec deux filles du village, et un passeur, qu’elle avait payé 5000 escudos. C’était beaucoup d’argent pour l’époque.
Après une longue marche, elles firent une partie une bonne partie du trajet en train, vers Paris.
Arrivées à la frontière d’Hendaye, deux d’entre elles ont été prises par la police des frontières. La seule à poursuivre son chemin s’était cachée sous un des sièges passagers.
Les deux autres jeunes filles furent contraintes à descendre du train et emmenées à la douane.
Elles ne comprenaient ni parlaient le français. Pas simple.
La police eut à leur égard un comportement bienveillant. Après avoir décodé leur identité et où elles allaient, ils accompagnèrent la plus jeune au domicile de la famille, qui résidait un peu plus au sud d’Hendaye. L’autre resta à la douane jusqu’au lendemain.
Durant la nuit, les policiers n’ urent de cesse de quémander auprès des voyageurs qui passaient la frontière, un peu de nourriture pour la petite portugaise qu’ils « hébergeaient » momentanément.
Ainsi, elle put manger et se reposer jusqu’au lendemain.
Le lendemain, on donnaient à la jeune portugaise un passe qui lui permettrait de traverser le territoire en toute sécurité, et la laissèrent de nouveau livrée à elle-même.
La voilà repartie, seule, ne sachant où aller, avec en poche un passe, l’adresse de son amoureux griffonné sur un bout de papier et quelques escudos.
Soudain, elle décrypta sur une façade le mot « Banque » presque comme en portugais « banco ». Elle rentre et sans savoir comment, elle parvient à échanger ses escudos contre des francs.
Elle repris sa route à la recherche du train qui l’amènerait à Paris, mais comment faire ? Où aller ?
Soudain, elle aperçoit ce qui lui semble être la Gare, et par chance elle y retrouve son passeur qui les cherchait désespérément depuis la veille. Une des trois filles était sa petite sœur.
Après avoir expliqué au passeur ce qui s’était passé, celui-ci s’engagera à l’emmener lui-même dés le lendemain chez son père, qui l’attend.
En attendant elle sera gracieusement hébergée par la famille du passeur.
Elle arrivera enfin chez son père le lendemain, l’amoureux viendra la rejoindre, enfin.
Cette histoire, c’est le parcours de grand nombre d’émigrés, c’est aussi l’histoire de ma mère.
Bonjour,
Un excellent blog, notamment la partie sur l'émigration. J'en profite pour vous ajouter à notre liste de liens et à vous faire partager le nôtre :
http://sudexpress.over-blog.com/, le blog de l'Association Mémoire Vive qui a en outre un site internet (www.sudexpress.org).
E já agora, beau texte que celui-ci. C'est aussi l'histoire de ma mère d'ailleurs. Et de celle des autres.
Rédigé par : Miguel | 06/01/2008 à 11:47