Je m’appelle Luisa Palmeira, j’ai dix ans. Ma famille, c’est tous des Portugais. Mais moi, je suis Française, je suis pas comme eux, je fais pas de faute quand je parle. Ma mère, elle est plus belle que Marilyn Monroe, sauf quand elle met ses lunettes. Mon père, il a une moto rouge et il me laisse gagner au bras de fer. L’autre jour, il m’a dit qu’il allait disparaître. Mais moi, je le crois pas !
Luisa, 10 ans, est la seule de sa famille portugaise à être née ici. Elle adore son père, l’homme à la moto rouge, brutal mais tendre, qui lui annonce sa mort prochaine… Ce premier film est la chronique poétique et profonde d’une enfance entre deux cultures, dans ces années 1970 où les « Portos » s’intégraient à la société française en baissant la tête.
Fantasmant sur des références qu’elle ne maîtrise pas forcément (des œillets révolutionnaires, Salazar qu’elle confond avec Saint-Lazare, mais aussi une photo de Marilyn Monroe…), Luisa est aussi prête à tous les rituels vaudou pour garder son père. Dans des paysages camarguais magnifiquement mis en lumière, cette fillette (menina en portugais) nous rappelle qu’il faut connaître ses racines pour pouvoir en faire le deuil.
Critique lors de la sortie en salle le 19/12/2017 par Guillemette Odicino pour TELERAMA
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