Mon père Artur MADEIRA CARNEIRO jeune marié à Olimpia MARTINS SEQUEIRA, laisse au Portugal sa famille, constituée alors de mon frère Manuel Domingos et Antonio Delfim. Se lançant dans une longue marche qui durera un mois. Il arriva en 1964, dans le nord de Paris, plus exactement dans la région de la Picardie. Après deux années passées loin de sa famille, en janvier 66, il fit venir son épouse et mon frère plus âgé par le train, trajet qui durait deux longues journées.
Antonio resta avec ma grand-mère paternelle, alors trop petit pour faire le trajet, c’est ainsi que je vis le jour en septembre 66.
Elle apprit quelque temps plus tard que mon benjamin était décédé d’une pneumonie.
Après les funérailles, ils décidèrent de descendre sur Paris car nous vivions dans une caravane et le travail était plus abondant.
Nous Arrivâmes au 109 rue Lamarck 75018 Paris, étant fils d'immigrés Portugais, il était difficile, quasiment impossible de se faire une place parmi la communauté Française. Deux sus croient quand vous êtes gardiens d'immeuble. Je me souviens que ma mère faisait les escaliers jusqu'au 6éme étage, le samedi. Dépoussiérage, ballais, brosse métallique et pour finir elle passait la cire. Cela prenait la matinée pour tout faire, et comme j'étais un gentil garçon, je l'aidais pour le nettoyage.
Durant la semaine, nous nous levions vers 6h00 du matin, ma mère nous faisait vite fait le petit déjeuner avant d’aller sortir les poubelles et nettoyer l’entrée de l’immeuble, mon frère avait la charge de m’emmener à l’école pour l’ouverture des classe à 8h20, pendant que ma maman s’activait a distribué le courrier. Mon père quant à lui était peintre en bâtiments, il ne pouvait aider son épouse car il commençait vers 8h30 et il n’avait pas de voiture à l’époque. Une fois le marathon de ma créatrice fini vers 9h30, elle commençait ses heures de ménages chez des particuliers.
Comme toutes les autres bonnes épouses Latines, je pense. Mon frère et moi allions à l'école, moi à la maternelle rue Lamarck à côté du métro Lamarck Caulaincourt et lui à la primaire Damrémont. Quelques années après, je me suis retrouvé à l'école primaire Joseph De Maistre et lui dans une école spécialisée à son handicap. En sortant de l'école, nous aidions nos parents comme nous le pouvions malgré nos jeunes âges. Vers 20h30, mes parents devaient faire le ménage dans un bureau, rue Duhesme, j'y allais volontiers vider les corbeilles et nettoyer les cendriers, car c’était un bureau publicitaire et il y avait pleins de jouets. Quelques-uns venaient dans mes poches en guise de récompense (mais ça, c’est une autre histoire) !! J
Ma maman faisait aussi de la couture, ourlets, reprises etc…
C’est ainsi qu’elle m’a appris à coudre à la machine. Du haut de mes 8 ans, je m’activais sur cette fameuse machine mécanique de marque Singer (Sans faire de publicité). Parfois, quand elle n’avait pas le temps de faire ses retouches, c’était moi qui les faisais, je jubilais de voir les gens ébaillis quand ils savaient que c’était moi qui l’avais fait et me donnais une petite pièce.
Les journées et les années passant, nous nous sommes retrouvés gardiens d’immeuble au 23 rue Ganneron 75018 à Paris. Toujours avec le même train-train quotidien, mais cette fois-ci la bonne odeur du bois ciré et la convivialité des locataires avait laissé la place au marbre et à des bureaux.
Dans le va et viens des gens du tertiaire qui ne faisait que rentrer et sortir sous la pluie, salissant ainsi le hall d’entrée, les serpillères et le savon liquide avait remplacé le ballait et la bonne cire d’abeille, laissant ainsi un gout amère et sans odeur.
Arthur C. Martins
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