La récolte du miel à Vilar de Perdizes racontée par Jean Dias
Vilar de Perdizes - Lundi 29 aout 2016, 7h00 du matin. Le jour se lève. Droit devant à quelques kilomètres et sous les nuées, c’est l’Espagne. Les ruches sont à la lisière de la frontière avec la Galice.
7h05 – Nous partons, sous une lumière rasante, pour un périple de 3 km environ…
7h10 – Le village est derrière nous. Pour la 20ème année consécutive, mon oncle va revêtir ses habits d’apiculteur.
7h25 – La route vers le miel est devenue un sentier où la nature nous sert de près.
7h30 – Les ruches apparaissent enfin. Elles se trouvent dans un lieu très retiré du village, sur un terrain en pente.
Mon oncle possède une quinzaine de ruches. Celles situées en partie haute du terrain ne sont pas exploitées. Elles sont assez anciennes et servent de « pouponnières »…
Dans la partie basse du terrain, une dizaine de ruches sont des lieux de production de miel par des milliers de butineuses.
Ces ruches, très rudimentaires, sont là pour accueillir de nouvelles arrivantes éventuelles…
Habillage de rigueur avec les vêtements appropriés. On ne badine pas avec la sécurité.
Avant le prélèvement du miel, il s’agit de préparer notre matériel : les rayonnages à miel vont être soigneusement rangés dans des sacs de toile, eux-mêmes déposés dans des seaux en plastiques. Tout ce matériel, bien entendu, est propre et maintenu en bon état.
Le fumoir est mis en route. Depuis 4 ans, j’assiste mon oncle apiculteur en « enfumant » les abeilles.
Le prélèvement du précieux nectar commence. Dans un ordre immuable et valable pour chaque ruche, mon oncle commence par retirer la partie haute de celle-ci…
Tandis que mon oncle retire les rayons un par un contenu dans chaque « étage », je pousse les abeilles vers le bas de la ruche en les enfumant. La fumée, chaude et âcre, les déloge sans problème.
Petit à petit le premier seau est rempli de rayonnages à miel…
Le travail de prélèvement se poursuit avec chaque ruche.
La dernière cellule, la plus basse est épargnée par notre ramassage du miel. C’est dans cette cellule que loge la « reine mère » des abeilles. Nous n’y touchons pas ; pas de crime de « lèse-majesté » !
Cette année encore, la récolte de miel est relativement pauvre. Cet été 2016, nous n’allons prélever qu’environ un tiers d’une récolte de « bonne » année. En 2 heures environ, nous effectuons le travail…
Le fumoir est éteint et les reste de combustible sont soigneusement étouffés.
Le travail de prélèvement du miel est terminé. Nous nous éloignons de l’emplacement des ruches pour nous dévêtir de nos habits d’apiculteurs ; les abeilles sont très actives sus des ruches !
Sur le chemin du retour vers le village…
Petit passage par la fontaine publique pour le lavage de certains instruments de travail…
La maisonnette où le miel va reposer quelque temps…
De suite après la récolte, nous libérons le miel contenu dans les alvéoles. Il faut pour cela découper la pellicule qui s’est solidifiée des 2 côtés de chaque cadre ; pellicule formant une cire que l’on supprime très facilement avec une longue lame effilée. Le miel est très vicieux ; nous sommes 4 personnes pour ce travail et nous nous lavons fréquemment les mains, car celles-ci sont toutes collantes !...
Chaque cadre, d’où coule maintenant du miel, est placé dans un sac de toile synthétique parfaitement propre qui servira de premier filtre pour la récolte. Ce sac est lui-même posé dans un solide récipient en plastique noir
Les récipients contenant chacun 8 cadres à miel sont posés sur une table.
Nous élevons chaque sac de toile au-dessus d’un seau en plastique, pour laisser le miel s’écouler tout doucement…
Afin d’avoir un produit propre et sain, l’ensemble est protégé des poussières et des insectes grâce à 2 draps recouvrant le tout. Le miel va pouvoir s’écouler tranquillement dans cet espace durant 3 ou 4 jours. Ensuite, le précieux liquide subira 2 filtrages manuels beaucoup plus fins, pour garantir un miel d’une qualité optimale !...
Le produit fini. Ce miel, récolté et travaillé de manière artisanale est excellent ! Sa couleur ressemble à celle de l’ambre, mais en plus foncée en raison de sa composition « multi-fleur » : bruyère, genêts et châtaigniers principalement.
Photos Jean Dias©
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