"Lusofolie's (*) à Paris et nous invite a découvrir son monde, son personnage au maquillage de clown blanc. A travers lui il cherche à transmettre dit-il, "commeun autre Moi", son message de la perception des choses et des Autres.
Un Autre avec un A majuscule, car il s'est forgé un minutieux et inventif portraitiste, voulant aller au plus profond, dans un grande respect de la singularité de chacun. L'Autre, comme personnage en dialogue avec son masque blanc, le clown au regard triste mais percutant et nous impliquant dans sa rencontre. Ce sont quatre tableaux, comme son double, dont deux s'exposent, s'ouvrent au public, dans la vitrine de ce lieu du douzième arrondissement. Sous le Viaduc des Arts, Lusofolie's, où se poursuit ce projet entre peinture, livres, fado, tapas lusitaniennes... de rencontres et de convivialité.
Et Egas, dans la galerie, au sous-sol, il nous interpelle, nous attire, dans quelques uns de ses tableaux peuplés d'yeux, au détour de multiples formes de visages souvent en couple comme une sorte de défi. Egas se raconte volontiers et nous ferait partager à chaque fois l'histoire du chemin pris, dans la force du mouvement et des couleurs qui l'ont mobilisé. C'est dans la liberté dont nous nous approprions, qu'il est plaisant de « façonner le regard » sur son imaginaire qui à l'évidence est en train de se chercher...
Mais d'où vient Egas? Et son origine me paraît importante à souligner. Pour la première fois, Lusofolie's présente un jeune peintre, autodidacte, venue de son village du nord-este du Portugal. Sans formation académique d'arts-plastiques, c'est comme élève à l'école primaire et au collège, dans une des régions les plus déshéritées du pays, qu'Edgar Egas Faria donnera libre cours à son envie de dessiner et affirmera précocement un talentgraphique. Progressivement on lui reconnaîtra des qualités par son invention et son intuition.
C'est d'une certaine manière cette persévérance dans le travail qui va lui permettre de saisir, au grè des rencontres, des moments déterminants pour son parcours artistique. C'est ainsi qu'il va apprendre les techniques de la peinture à l'huile, utiliseral'acrylique mais aussi des pastels, à la fois comme un apprenti qui rempli sa besace et aussi comme un artisan qui élabore son office.
Un beau livre sur les impressionnistes lui permettra de faire connaissance avec un autre Edgar, Degas, auquel il rendra hommage notamment avec deux tableaux très réussis qui sont les 'bailarinas'. On lui découvre à deux ou trois reprises quelques inspirations qui rappellent Vieira da Silva. C'est aussi et peut-être de façon déterminante, avec Manuel Cargaleiro, grand peintre et céramiste Portugais, souvent à Paris, qu'il va oser approcher et être récompensé par son soutien. C'est à lui qu'Egas consacrera un tableau-portrait, hommage à Cargaleiro, avec les personnages que son univers lui inspire." Par Arthur Porto pour http://blogs.mediapart.fr/
(*) Lusofolie's / 57 avenue Daumesnil / 75012 Paris
Photos expo EGAS de Maria-Yvonne Frutuoso©
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