Extrait du site d'Audrey Nguyen Bom Dia Portugal
"C’est dimanche aujourd’hui. Et comme ces dimanches où il fait gris et froid, ceux où l’on reste bien au chaud chez soi, on refait le monde et on pense aux bons moments passés. Ahhh Portugal, estou cheia de saudades tuas (littéralement – Portugal, je suis pleine de saudade de toi). Mais en attendant de te retrouver pour de vrai, exploitons mes états d’âmes pour donner une petite leçon de Saudade à nos lecteurs…
Qu’est-ce que la Saudade ?
Saudade, c’est un mot que l’on connait bien, que l’on comprend plus ou moins mais qui n’a pas de traduction littérale. C’est un sentiment particulier et propre aux portugais qui exprime tout plein d’émotions en même temps. C’est donc un peu difficile à expliquer, mais je vais tenter quand même, car ce tout petit mot est d’une importance capitale dans la culture portugaise.
La Saudade, c’est comme un mélange de nostalgie, de mélancolie et de langueur, auquel on ajouterait une bonne dose d’attente interminable et un soupçon d’espoir. C’est un peu la rencontre parfaite entre la tristesse et la joie. Oui tout ça en même temps et plus encore : autant dire que c’est un sentiment très puissant. On éprouve ce dernier à l’égard de quelque chose que l’on aime beaucoup, que l’on a perdu depuis mais dont on garde le vif désir, l’immense espoir (mais très incertain) de le retrouver. Quelqu’un, quelque chose, un lieu, une époque… C’est très subjectif, personnel.
L’histoire du Portugal est chargée de Saudade. L’âge d’or qui remonte à bien longtemps maintenant, la révolution, l’exode, la crise actuelle… Autant d’événements et de périodes desquelles découlent ce sentiment de manque décuplé.
Nous les français pas contents, on dirait juste « c’était mieux avant » d’un air agacé. Mais si l’envie nous prenait d’être poétique, alors on pourrait presque évoquer le « Spleen« . Quoi que. Personnellement, pour l’avoir étudié dans mes jeunes années, le Spleen de Baudelaire est vraiment déprimant. Dans la Saudade, la mienne, j’y vois quelque chose de beau et quelque peu réconfortant. Ces quelques mois là-bas, les excursions, les expériences, les rencontres… des moments forts qui ne se reproduiront pas (pas de la même façon), mais qui restent des souvenirs joyeux dans lesquels je peux me réfugier le dimanche soir. C’est agréable de pouvoir se languir de morceaux de vie, quand ils sont joyeux.
Ça fait beaucoup à encaisser pour nos pauvres petits coeurs sensibles, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il n’est pas rare que l’on parle de « Saudades » au pluriel, tellement le mot est riche de sens. Et si vous n’êtes pas sûr de comprendre ce que je raconte, c’est normal : on dit là-bas que la Saudade ne s’explique pas, elle se vit."
Merci <3
Rédigé par : Audrey | 10/01/2015 à 23:06