Un autre visage de l’Afrique, une exposition photographique sur la dignité et la biodiversité.
À Saint-Merry, depuis le 9 juin 2013
"Nedjma Berder est l’un de ces Bretons grands voyageurs qui nous font découvrir le monde par leurs films documentaires.
Quand il débarque en Guinée Bissau, il est sensible à l’équilibre fragile et menacé de cette contrée, « bénie des cieux, où les rivières, les lacs, les marécages et les mangroves, ajoutés à un courant océanique froid, créent des conditions extrêmement favorables à la vie – et en particulier à la reproduction des poissons ».
Alors qu’il filme les Bissau-Guinéens assurant l’entretien des ressources vivrières et halieutiques, il constate que les grands navires-usines des pays développés sont proches et exploitent massivement, sans souci des milieux. C’est un peu David et Goliath !
Il propose aux habitants de poser, derrière un simple drap suspendu. L’atelier du photographe c’est l’Afrique ; les hommes et ce qu’ils portent invitent à imaginer des paysages absents. Ensuite, comme un peintre, il ré-agence en toute liberté les couleurs et recompose les images sur le mode du surlignage. Les habitants et leurs habits sont transformés en Noir et Blanc, les fruits et poissons gardent leurs couleurs naturelles. La position est identique pour tous : il s’agit de l’expression d’une dignité commune. La prise de vue participe de cette visée d’égalité : enfants, adolescents, femmes, hommes ont la même taille. Ce qu’ils ont dans leurs bras affirment pourtant la diversité.
Un acte militant ? Peut-être. Mais, comme expression renouvelée de l’Éden perdu, d’un bonheur terrestre où l’homme et la nature sont réconciliés, l’œuvre se situe aussi dans une longue lignée artistique. Elle fait écho, entre autres, aux tableaux des expressionnistes allemands des années 1900-1910. À une différence près, il ne s’agit pas ici de nostalgie ou d’utopie, mais d’un monde bien réel ô combien fragile.
Le cadre d’exposition, une église et ses chapelles, notamment celle dite de communion, crée un écho d’un nouveau genre. Du pain des célébrations, on passe aux fruits et au poisson, une sorte d’image de la multiplication des fruits de la terre.
Loin des clichés misérabilistes ou politiques sur les ressources volées, Nedjma Berder a envie de « donner une image ‘positive’ de ce petit coin d’Afrique ».
C’est simple et beau. "
Il y a des lieux mythiques, des lieux magiques, des lieux emprunts d'histoire, des lieux "Histoire", des lieux qui sont Notre propre histoire, histoire secréte, Histoire d'Amour, des lieux "refuge".
Saint Merry est de ceux là... Une église simple embellie par les "marques" du temps. Et qui aime, il est bon de le signaler, accueillir l'art contemporain en ses murs séculaires.
C'est là que j'ai découvert cette exposition sur cet autre visage de l'Afrique, "la Guinée Bissau", l'Afrique lusophone.
Ces portraits sobres, sans aucun miserabilisme, montrent une Afrique heureuse, vivante, auto suffisante, libre...
Cette liberté est BEAUTE"
C'est un plaisir de retrouver cette exposition ici.
Rédigé par : Daniela | 02/07/2013 à 17:00