Dans les années 70 avoir un téléphone chez soi était considéré comme un luxe.
Mes parents, dans leur petite loge de concierge, n’en possédait pas.
A l’époque c’était ces gros téléphones noirs ou gris à cadran, présents longtemps encore dans tous les salons et ce jusqu’au aux années 90.
Or, lorsque ma mère voulait appeler sa mère, elle accumulait durant toute la semaine une quantité incroyable de petites pièces, qu’elle utilisait dans les cabines téléphoniques du quartier.
Nous partions ma mère mon frère et moi en quête d’une cabine libre afin d’y dépenser le fameux butin.
Alors, c’était toute une technique : je tenais le porte monnaie, mon frère choisissait les pièces et ma mère les introduisait rapidement dans la fente, pour maintenir la communication avec Portugal. Le moindre dérapage dans ce system bien huilé et BIP c’était la coupure.
Durant les deux années passées auprès de ma Grand-mère à Gralhas, le seul téléphone du coin était chez une de ses voisines. Alors, lorsque ma mère appelait de France, la voisine appelait ma grand-mère de sa fenêtre, et ma grand-mère courrait me chercher dans le terrain de jeux pour que je cours à mon tour chez la voisine.
Alors, j’imaginais ma mère et mon petit frère dans la cabine… et notre petit système bien huilé.
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