Du 30 avril au 5 juin 2010
à l’Espace Lusophone "Sur un R de Flora"- 160 BLD DE CHARONNE - 75020
« En s’immergeant dans cette culture, nous sommes continuellement fascinés par les images défilant devant nos yeux. A chaque voyage, je vis l’Inde, la ressens comme si elle était une partie de moi.
La frontière entre l’enchantement et la désillusion est mince. Et l’éblouissement serait sans doute le terme le plus juste. Eblouissantes les couleurs des saris traînant sur le sol. Eblouissants les ciels dorés du désert, qui dégagent une douce atmosphère dans les temples, les rues, sur les dunes souffrant au vent. Eblouissants les éléphants traversant l’autoroute avec nonchalance, les vaches sacrées ruminant du plastique, les sâdhus impassibles dans leurs tunique couleur safran. Eblouissants enfin ces gens, dans les immenses agglomérations, se déplaçant comme des constellations dans le cosmos.
Paradoxalement, le sombre est omniprésent dans la culture indienne. Le noir et le blanc sont profondément ancrés dans la religion. On le constate dans le panthéon avec Krisna, décrit comme bleu sombre ainsi que l’exprime son nom (« noir » en sanskrit), ou le « rouge » du grand Shiva désigne en réalité un teint pâle et la peau claire.
Notre regard est cependant davantage attiré par les couleurs vives, le faste de Bollywood ! On choisi souvent de ne voir que ça. Le blanc et le noir paraissent plus austères, plus pauvres et naturellement plus misérables.
Pourtant, selon Yves St Laurent il n’existait pas un noir, mais des noirs : noir ébène, noir des nuits sans lune, noir divin et immortel de Krishna, noir minéral de l’onyx.
Sans artifice, les photos de l’exposition INDE : Recto Verso dévoilent des regards et des instants, pétris par des cultures ancestrales.
On recherche parfois la sagesse et la force du sacré, la dimension spirituelle du karma, sans savoir que certaines images ne peuvent pas être capturées. Certaines scènes de vie ne nous appartiennent pas : elles échappent à notre regard. »
(Texte de Manuel Gomes)
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